"Bon dessinateur et bon peintre, le restaurateur doit indéniablement posséder des qualités d’artiste… mais toujours se garder de prendre la place de celui dont il est, provisoirement, dépositaire de l’œuvre."
"Les œuvres picturales sont vivantes et vulnérables, supportant mal la moindre modification structurelle. Dans le cadre d’une restauration, il est donc fondamental de ne pas y introduire d’éléments étrangers, susceptibles de créer des tensions et de compromettre le fragile équilibre qui leur a permis de traverser les siècles. C’est pourquoi j’utilise systématiquement les mêmes matériaux que l’original comme, par exemple, le traditionnel "stucco", un stuc à l’ancienne à base de colle de peau de lapin et de gypse de Bologne ("gesso di Bologna").
Au plan artistique, la première exigence qui s’impose au restaurateur est le respect scrupuleux de la surface picturale originale. C’est dans cette optique que je privilégie systématiquement la réversibilité des retouches de couleurs qui permet, en cas de restauration ultérieure, un retour sans dommage à l’état initial.
Sur des pièces de valeur, notamment lorsqu’il s’agit de combler des manques importants, il m’arrive aussi d’employer une technique picturale différente de celle utilisée par l’artiste. Cette approche offre l’avantage d’établir une distinction visuelle subtile entre le travail du peintre et l’apport du restaurateur."